LA LAICITE

CONCLUSION « TIRS CROISES » CAROLINE FOUREST

« La religion, si elle est appliquée à la sphère politique ou publique, ne laisse aucune place aux non-croyants, tandis que l’idéal laïque ne demande pas aux religieux de renoncer à leurs croyances à titre privé. Non seulement la laïcité et la démocratie sont les plus sûrs facteurs de bien-être collectif-car ils n’imposent rien qui ne soit délibéré-, mais leur combinaison est aussi la seule garantie d’une vie en société où les convictions spirituelles sont respectées pour ce qu’elles sont : des convictions privées ne devant jamais s’imposer aux autres. C’est le lieu où la religion s’épanouit dans la mesure où elle cesse d’être prise en otage par le politique.

Bien entendu, cette tolérance fait toute sa force mais aussi sa faiblesse. Car il est évident que la démocratie laïque est en danger chaque fois qu’un intégrisme tente d’user de sa tolérance pour la terrasser. Cette menace ne doit jamais être perdue de vue. Vu depuis la France, un pays déchristianisé et enraciné dans la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la laïcité donne le sentiment d’un acquis voire d’une « pensée dominante » à toute épreuve. A l’échelle du monde, elle reste pourtant une exception cernée de toutes parts par l’adversité. Il faut réapprendre à la défendre et à l’aimer si nous ne voulons pas voir cette faible bougie soufflée sous l’effet de la montée en puissance des obscurantismes. C’est notre seule raison d’espérer que le XXIe siècle ne soit pas celui du triomphe des intégristes sur les démocrates mais bien celui de la lumière sur l’obscurité. »

« MA VIE A CONTRE-CORAN » DJEMILA BENHABIB

« En maintenant la religion dans la sphère privée, on ne cherche pas à bafouer le droit à la religion ni à le restreindre, on veut l’éloigner de l’emprise du politique et de son instrumentalisation, car la fusion des deux aboutit toujours à une forme de totalitarisme ».

« Ma communauté, c’est l’humanité toute entière. Ma religion, ce sont les Lumières ». Djemila Benhabib.