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EXTRAIT DE « PAROLES DE FEMMES. LA LIBERTE DU REGARD »

SOUS LA DIRECTION DE JEAN-PIERRE GUENO


LA RESPONSABILITE SELON LINE


« L’heure de la femme a sonné »


« Fille d’un tonnelier charentais, Marie-Madeleine Clémenceau est née le 20 mai 1886 à Lalande-de-Pomerol. A 18 ans, elle met au monde un enfant dont elle n’épousera le père que dix ans plus tard, à la veille de la Grande Guerre. Actrice dans les tournées Baret, dans les années 1910, elle devient parachutiste et record-woman de saut en parachute au début des années 1920, puis journaliste et directrice de la revue « Pour la femme » à la veille des années 1930… »


« Si la femme doit jouer un rôle politique, c’est bien quand il s’agit de combattre la guerre et de travailler à assurer la paix et la fraternité internationale. Si les femmes avaient su…si les femmes avaient voulu…

Ah puissent-elles enfin savoir et vouloir ! Privée de moyens effectifs, devant l’homicide concerté, la femme, pendant des siècles, n’a eu que des larmes. Mais les pleurs ont le tort d’être sans efficacité, et le fleuve de larmes n’empêche pas le fleuve de sang. J’arrive lentement à une compréhension plus claire de la genèse des catastrophes…

Le crime a plusieurs noms. Chez la plupart, il s’appelle ignorance, acceptation. C’était ainsi avant le cataclysme. On lisait sans fièvre les journaux : on ne se passionnait que pour de menus faits, tout proches de soi. On vivait à la surface de la vie. Je proclamais : « La politique ne m’intéresse pas. La politique n’est pas faite pour les femmes ». Je n’avais pas encore compris qu’il s’agissait là de l’existence des nôtres les plus chers, et que « s’abstenir, c’est aggraver sa responsabilité ». Responsables…responsables…Il faut bien l’avouer : nous sommes tous atteints par la honte universelle. Sachons dénuder les racines profondes et inavouées du bellicisme : nous avons consenti, et que le remords que nous éprouvons nous soit un salubre aiguillon. Délivrons-nous de cette inertie qui est le début de la complicité. « Dégageons-nous de cette indifférence civique où s’enlisent nos possibilités de servir ». Accusons-nous, nous, la grande masse inéduquée des femmes, d’avoir subi depuis des millénaires le prestige du conquérant, le goût de l’uniforme ; d’avoir pensé que le mousquetaire et que le soldat étaient des hommes un peu plus mâles queles autres ; de n’avoir pas su apprendre aux jeunes âmes avides d’héroïsme qu’il est hautement plus difficile de vivre que de mourir. Courbée chacune sur son malheur individuel, notre amour était limité et agressif. Nous n’avons point communié avec nos images jumelles, de l’autre côté du mur de feu. La femme moyenne se meut dans le cercle étroit de ses affections immédiates ; elle sert sa famille, tribu farouche de la civilisation. Elle n’élargit pas son cœur jusqu’à se sentir la mère de tous les enfants du monde. Et pourtant c’est cela qu’il faut faire.

Oui, l’heure de la femme a sonné. Devenue l’ « égale de l’homme, elle s’instituera sa protectrice et s’opposera à l’œuvre de la tuerie. Il ne faut pas que cette fois-ci il soit trop tard ; ne permettons plus que notre douleur soit abîmée de remords. Nous ne sommes pas dispensées d’agir en prenant le deuil. Sentons-nous solidaires de tout événement humain. « Entrons dans l’action, qui seule compte et porte ses fruits ». Une adhésion de plus détourne un des coups mortels dirigés contre nos hommes aimés. L’Internationale des Mères est une faiblesse qui peut devenir puissante, si les unes et les autres se tenant par la main forment un réseau d’amour serré sur le monde ».

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